Nouveauté dans l’incontinence urinaire chez l’homme et la femme : un nouveau dispositif médical est en cours d’essai clinique.
- Pr Nicolas Barry-Delongchamps
- 2 juin
- 3 min de lecture

Les deux grandes causes d’incontinence urinaire sont l’incontinence par impériosités (envie irrépressible d’uriner), et l’incontinence urinaire d’effort.
L’incontinence urinaire d’effort entraine des pertes d’urine alors que l’on n’a pas envie d’uriner, et que l’on réalise un effort qui met sous pression la vessie (tel que se redresser, sauter, marcher, tousser, éternuer, rire, etc).
🧑 Chez la femme, l’incontinence urinaire d’effort est une pathologie très fréquente. Elle est liée le plus souvent à l’âge, la ménopause, et les antécédents de grossesse.
Les options de traitement habituellement recommandées en Europe sont les suivantes :
- La rééducation périnéale, qui permet de renforcer l’ensemble du périnée. Cette rééducation peut améliorer l’incontinence lorsqu’elle est minime.
- La mise en place d’une bandelette synthétique sous l’urètre, qui ne permet pas de renforcer le sphincter, mais de stabiliser le périnée. Ce traitement permet surtout de corriger les fuites d’urines lorsqu’elles sont liées à une trop grande mobilité de l’urètre. Il est peu efficace en cas d’incompétence du sphincter.
- L’injection d’agents de comblement autour de l’urètre.
- La mise en place de petits ballons qui compriment l’urètre, et que l’on peut gonfler en consultation.
-La mise en place d’un « sphincter artificiel », permettant de remplacer votre sphincter incompétent. Il s’agit du traitement de référence en cas d’incompétence sphinctérienne. Ce « nouveau sphincter » correspond à une manchette positionnée autour de l’urètre et le comprimant afin de retenir l’urine. A ce jour, il n’existe qu’un seul type de sphincter artificiel recommandé chez la femme. Il s’agit du dispositif médical implantable « AMS 800 ».
👨 Chez l’homme, l’incontinence urinaire d’effort est le plus souvent dite « iatrogène », c’est-à-dire qu’elle est un effet secondaire d’un traitement. Le plus souvent, il s’agit d’un traitement chirurgical ou par radiothérapie pour traiter un cancer de la prostate.
Les options de traitement habituelles sont la rééducation périnéale, et en cas d’inefficacité la pose d’une prothèse au niveau du périnée, qui peut être soit une bandelette sous l’urètre, soit le plus souvent un « sphincter artificiel ». Il s’agit dans ce cas, comme chez la femme, du dispositif AMS 800.
Ø Nouveautés dans la prise en charge chez la femme et chez l’homme :
Récemment a été développé un nouveau sphincter artificiel, pour traiter l’incontinence urinaire d’effort à la fois chez l’homme et la femme. Il s’agit du dispositif ARTUS®.
ARTUS est composé d'un manchon lisse enduit de silicone, placé autour de l'urètre, et relié par un câble à une unité de contrôle implantée dans la paroi abdominale (figure). La grande nouveauté par rapport au matériel existant est qu’il n’est pas hydraulique : alors que le dispositif existant fonctionne avec de l’eau, ARTUS est purement électromécanique, ce qui permet un réglage précis de la tension exercée sur l'urètre à tout moment, grâce à une télécommande. Le médecin applique la tension minimale efficace sur le manchon grâce à une interface spécifique de la télécommande. Le patient peut ensuite choisir différents modes de réglage en fonction de ses activités (mode normal, repos ou actif).
Une première étude pilote a montré des résultats prometteurs, en confirmant la sécurité d’implantation et de fonctionnement.
Une étude européenne est actuellement en cours : il s’agit de l’étude DRY chez l’homme et de l’étude SPHINX chez la femme. Plusieurs centres investigateurs recrutent dans ces études en France, dont notre service d’urologie à l’hôpital Cochin.
Si vous souhaitez en savoir plus sur ces études et connaitre votre éventuelle éligibilité, n’hésitez pas à me contacter.

Comments